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Interview GARY LEE JEFFRIES (Octobre 2012)
Par Philippe Archambeau et Yves Philippot-Degand.


Bonjour GARY, merci d’accepter de nous accorder cette interview pour RTJ,
site consacré au rock sudiste en français et en anglais.

RTJ : Tout d’abord, peux-tu nous dire d’où tu viens et comment tu as commencé la musique ?

GARY : J'espère que tu as un peu de temps là...LOL... parce que ça m'a occupé quelques années. Ok. J'ai commencé à jour de la musique dans une toute petite ville du nom de Monticello, Indiana (US). J'ai discuté avec mes parents pour qu'ils m'achètent une guitare. Alors voilà, ils m'achetèrent cette sympathique guitare électrique Silvertone. J'apprenais des chansons comme “House of the Rising Sun” (Animals), “Shapes”
(The Yardbirds), “Dirty Water” (The Standells), et “Can’t Explain” (The Who). Cette petite ville attirait beaucoup d'orchestres “classiques” (de classic rock N.dT.) qui venaient se produire dans une petite salle de bal de la station balnéaire d' Indiana Beach, fondée par un mec vraiment cool appelé Tom Spackman. J'ai pu aider à l'installation de groupes, y compris The Who, à l'époque de leur hit, “I Can See for Miles”. J'avais causé à Tom Spackman de faire jouer mon trio, Soul Inc., dans cet endroit. Nous avons fait la première partie d'un groupe du nom de The Blues Magoos, connu pour son hit, “We Ain’t Got Nothin’ Yet" (repris au Royaume -Uni par The Spectres et dont le riff a été pompé par Deep Purple pour leur “Black Night”, N.dT.) (écoutez-le). C'est à partir de cette époque que j'ai eu la fièvre de la musique qui ne s'est pas encore arrêtée.
Peu après, J'ai commencé à jouer pour les Top 40 clubs dans la région du Midwest, de quatre à six nuits chaque semaine. J'y ai acquis un super entraînement, toujours en y ajoutant nos morceaux originaux. J'ai déménagé à Monroe, Louisiane et passé quelques années à travailler avec des joueurs de Blues au bottleneck qui produisaient une sorte de vibration “swampy” (qui rappelle le marais, N.dT.). J'aimais ce son. Et, le fait que je vive dans la région des marais et que je joue du swampy rock a fait que tout s'est produit pour moi, naturellement.
J'ai déménagé pour Los Angeles, Californie, dans les 80's et j'ai joué le long de ce Sunset Strip beaucoup, beaucoup de fois…The Whiskey, The Roxy, The Troubadour, Gazzarri’, etc. – tous les endroits qui avaient une scène. En 1988, je me suis branché avec un groupe qui allait devenir plus tard Asphalt Ballet, et je vais en dire plus là-dessus au fur et à mesure de cette interview. Maintenant nous en sommes là avec quelques trucs entre...

RTJ : Quels étaient tes artistes préférés quand tu étais jeune ?

GARY : J'aimais The Yardbirds, Creedence Clearwater Revival, les groupes de la British Invasion,
et plus tard Bob Seger, puis Lynyrd Skynyrd, Blackfoot, The Outlaws, Marshall Tucker, Molly Hatchet,
et les Allman Brothers.

RTJ : Comment as-tu choisi de jouer de la guitare ?

GARY : J'aimais juste le son d'une guitare. Cela me semblait juste le bon instrument pour accompagner un chant. De plus, c'était vraiment cool de chanter et de gratter une guitare. Hey, c'est comme quand tu joues au ‘guitar hero’ quand tu es gamin, tu vis ce moment de Rock Star, LOL!

RTJ : Ton premier groupe connu a été ASPHALT BALLET, peux-tu nous en dire plus sur ce groupe
et sur ce qu’il y a eu avant ?

GARY : Asphalt Ballet trouve ses origines à Los Angeles, Californie vers 1988. On a changé le nom du groupe de Mistreated à Asphalt Ballet après que j'y rentre pour une audition de chanteur et que je me retrouve engagé comme chanteur principal. Des gens demandent “Qu'est-ce que “asphalt ballet” (un ballet du bitume, N.dT.) ?” Alors, imagine ce qui arrive à une bécane et à son conducteur quand ils roulent sur de l'huile déversée sur la route. Yeah, tu l'as. Asphalt Ballet répétait presque toutes les nuits de la semaine. Nous étions un quintet de heavy rock, carrefour de Guns N’ Roses avec Lynyrd Skynyrd. Nous avons finalement signé pour Virgin Records, avons eu trois videos sur MTV and VH1 - “Soul Survives”, “Tuesdays Rain”, “Unlucky Mr. Lucky” – toutes produites par Sam Bayer qui a gagné des awards pour meilleure direction. Nous avons sorti un CD, “Asphalt Ballet”, avec le hit single “Soul Survives” qui l'a bien fait. Mais le Grunge est arrivé sur la scène beaucoup trop tôt, devenant la nouvelle ‘coqueluche de la semaine’ et notre style heavy rock a été supprimé du menu.

RTJ : ASPHALT BALLET a bénéficié d’un contrat chez Virgin, comment cela se passait-il
avec cette maison de disques ?

GARY : C'était très intéressant et très cool. Cool dans le sens où nous avons touché du doigt le rêve de tout musicien... un GROS CONTRAT D'ENREGISTREMENT...”WOW nous sommes des rockstars!!!!!!!!” Notre gros coup de chance est arrivé en 1988 quand nous avons concouru dans Star Search, ce concours de talents TV des 90's, et atteint la seconde place derrière le Little River Band. Nous avons été approchés par Virgin Records et un commanditaire financier de Chicago qui avait vu notre prestation et nous offrait un contrat d'un million de dollars. Oui... nous avons eu un bus de tournée bien cool et n'avons joué que des titres originaux, un show de 60 minutes. Nous nous produisions dans des festivals et toutes sortes d'endroits cools partout aux Etats-Unis. On a ouvert pour des shows nationalement plus gros et devant des audiences de 15 000 personnes et plus.

RTJ : Qu’est-ce qui a provoqué la séparation du groupe après le deuxième album Pigs ?
Ou autrement dit ton départ du groupe ?

GARY : Ce fut très dur de partir. Je suis parti après le premier CD (“Asphalt Ballet”). On avait quelques problèmes en cours. Un était en rapport avec “Teen Spirit” de NIRVANA qui est sorti le même jour que notre single, “SOUL SURVIVES”. Et voilà, Nirvana a entamé le grand mouvement de retrait de notre style de musique heavy rock. Le Grunge est arrivé avec des groupes, Pearl Jam, Alice in Chains, Soundgarden, Stone Temple Pilots, etc. Alors, très vite, notre maison de disques n'a plus mis tant d'argent sur nous. Par exemple, il nous est arrivé de faire des séances d'autographe en magasin et d'apprendre que notre CD n'était PAS chez ce disquaire. Et voilà ce qui nous arrivait… à jouer dans cette ville ce jour-là et aucun CD disponible à la signature chez ce disquaire local – une vraie déception pour les fans! Et voilà un autre exemple de la façon dont Virgin gérait en dépit du bon sens la distribution de notre CD. Je me souviens un concert où nous avons joué un set acoustique intime et nous nous préparions à signer des CDs pour les fans, mais aucun CD n'avait été acheminé par Virgin – une autre déception pour nos fans!
Le second problème, malgré toute la notoriété, était que l'argent n'était pas énorme. J'entends par là que je me faisais $160 par semaine; tous les jours et j'ai vendu la moitié de mes droits d'édition pour un peu d'argent supplémentaire pour vivre. Essayer de vivre avec $160 par semaine et payer pour le loyer et les dépenses de base. Pas facile. Alors, en temps que musicien signé, vous devez vous débarrasser de la portion du contrat. J'étais soumis à un cinquième du contrat.
Nous avons tourné pendant un an et pendant ce temps j'ai eu un nouvel enfant en chemin. C'était dur de vivre sur les $160/semaine venant de la maison de disques. C'était le montant de mon chèque hebdomadaire. Ils prenaient tout l'argent que nous générions avec les concerts – je n'ai jamais vu ça, ou peut-être que nous jouions gratuitement, je suppose que je ne saurai jamais vraiment. Je leur ai demandé si je pouvais juste recevoir $500 d'aide pour l'accouchement de mon enfant. Ils ont dit “Non.” Je leur ai dit que j'allais devoir prendre un job pour soutenir ma famille. Ils n'ont rien dit. Tout ça a constitué un réveil brutal. En vérité, vous devez avoir une bonne représentation juridique qui vous soutient vraiment, sinon vous vous faites arnaquer. Le business de la musique n'est pas complètement corseté.
Alors j'ai tout laissé pour me faire assez de fric pour soutenir ma famille. Je vous rappelle non pas de vivre de façon extravagante, mais être simplement capable d'acheter des couches, de la nourriture et juste le nécessaire pour vivre. Une compagnie multimilliardaire payant une personne $160 par semaine en tournée, c'est presque insensé. Ils peuvent appeler ça payer vos droits ou n'importe quoi, mais pour moi, c'était juste dingue. Je ne pouvais même pas payer un mois de loyer avec ce qu'ils me donnaient. J'ai supposé qu'ils ne devaient pas vraiment compter sur le groupe si quelque part ils ne voulaient pas nous aider à nous bâtir une vie. Donc, j'ai décidé d'avoir un job qui payait les factures. J'ai quitté le groupe pour bâtir une vie pour ma famille qui dépendait de moi. Je ne pouvais pas rembourser ma part du contrat, alors le marché a été que je ne pouvais pas signer avec un quelconque autre label de major pendant sept ans. Alors je suis devenu indépendant à la place. J'ai écrit “Southern Pride” le jour où j'ai quitté Asphalt Ballet (c'est la piste 11 sur “Middle Class Man”). Je n'ai de toutes façons aucun regret et je ferais la même chose aujourd'hui, bien qu'il fût très dur de laisser derrière moi les potes du groupe; ils étaient le top du top et nous méritions mieux. Hey, notre video “Soul Survives” a été élue gagnante invaincue du MTV's Headbanger’s Ball. Notre musique a figuré dans le film “Beyond the Law” avec le célèbre acteur US, Charlie Sheen, et dans d'autres musiques de film ou téléfilm. Nous étions bons, TRES bons. Alors, ce fut à la fois une expérience instructive et un tremplin. Je pense sincèrement que si nous avions atteint le circuit de la musique quelques années plus tôt, nous serions devenus TRES grands.
Asphalt a trouvé et engagé un nouveau chanteur solo et a enregistré “PIGS”; le label voulait qu'Asphalt Ballet mette au point un son plus Grunge et a poussé le groupe à évoluer d'un style musical à un autre. Ironiquement, le label a laissé tomber le groupe peu après que “PIGS” fut enregistré et mis sur le marché. Alors, je dirais que quand le label a laissé tomber le groupe, il s'est séparé. Ce fut une perte ENORME pour nous qui avions bossé dur et les musiciens de même que pour les fans. Asphalt Ballet a botté le cul de la major !

RTJ : Avant de parler ton dernier CD, j’aimerais évoquer les divers projets et groupes auxquels tu as participé, penses-tu que c’est le fait d’être un vrai chanteur de rock et de rock sudiste (chose rare), qui a fait que tu as eu de nombreux groupes ?

GARY : Avant de sortir mon dernier CD solo, “MIDDLE CLASS MAN”, je suis toujours resté occupé et j'ai travaillé et me suis produit avec de nombreux groupes. Avant mon boulot actuel, j'ai fait le boeuf avec une sorte de garage/Southern Rock band que nous appelions Grouchy Rooster (Coq Grognon, N.dT.). Nous avons enregistré presque toutes les répétitions juste pour le plaisir et avons jammé sans en attendre quoi que ce soit. Notre but était de prendre du bon temps, en créant de la musique. Nous avons sorti un CD, “Real and Raw”, et c'était real and raw ! (du vrai et du brut de décoffrage, N.dT.) C'est à cette époque que j'ai rencontré le guitariste slide/bottleneck John Andrews et que nous avons commencé à faire le boeuf avec le bassiste, Doug Richardson. Nous avons ensuite évolué vers Alligator Stew, mais tout en bossant de temps à autre avec The Regulators.

RTJ : Au fait, te définis-tu plus comme un chanteur ou guitariste ?

GARY : Je dirais un chanteur/guitariste. J'ai commencé à jouer de la guitare et à chanter à la même époque et j'ai toujours eu une guitare en bandoulière à l'exception d'Asphalt Ballet.

RTJ : Qu’est qu’un chanteur de rock sudiste pour toi ? En général on pense à Ronnie Van Zant ou Gregg Allman, ou paix à son âme, à Ronnie Hammond, qu’est ce qui fait un bon chanteur de rock sudiste ?

GARY : Pour moi, et qui suis-je pour dire ce qu'est un vrai chanteur de rock sudiste, sinon un chanteur avec un paquet d'histoires chantées et pleines d'âme, des histoires chantées sur le combat vital des classes pauvres et moyennes – modelé par les styles du rhythm and blues. Je pense que la voix d'un rocker sudiste est un peu imbibée de whiskey provenant de quelques boîtes de mixtures, un peu à cause d'un penchant à faire la fête. Je pense que la nouvelle Country music sonne un peu comme ce que nous avons appelé le rock sudiste. Mais, un grand chanteur de rock sudiste est celui qui chante à propos de la vie et le fait avec le coeur et l'âme – de vraies histoires sur la vraie vie... bonne comme mauvaise.

RTJ : Après avoir quitté Asphalt Ballet, en 1993 tu as rejoint Coup de Ville. Peux-tu nous en raconter plus ? Peux-tu nous en dire plus sur l’album du groupe, L.A. To L.A., paru en 2001 ?

GARY : Coup DeVille était un groupe avec qui j'ai joué en concert pendant que je vivais à Monroe, Louisiane avant que je ne déménage à Los Angeles dans l'espoir de devenir une grande rock star, LOL! Je suis toujours resté en contact avec le guitariste solo de Coup DeVille. C'était un groupe compact qui jouait chaque weekend à un show “4 hour-per-night” (4 heures par nuit, N.dT.) de super musique du Top 40. Pendant mon séjour à Los Angeles, j'ai invité le groupe chez moi pour faire le boeuf. Ils sont arrivés avec des instruments et nous avons écrit et répété chaque nuit dans mon garage. Après quelque chose comme une semaine de ce régime, nous sommes allés dans un studio de répétition pendant deux jours, puis dans un studio d'enregistrement 24 pistes pendant quatre jours. La nuit où nous avons fini l'enregistrement, les mecs sont retournés prendre un avion et sont revenus chez eux le lendemain. En deux semaines intenses nous avons écrit et enregistré un CD 10 titres qui est vraiment un super dans le genre bluesy/Southern rocky, avec une influence Stevie Ray. C'était un groupe marrant et un super CD, Coup DeVille ”La. to LA.”

RTJ : D’où vient le nom du groupe ?

GARY : Ça vient d'un nom de voiture d'ici aux USA. Il y a une marque de voiture en Amerique du nom de Cadillac. Autrefois, il y avait une Cadillac appelée Coup DeVille, une voiture de grande classe. Regarde sur Google. (En fait, la voiture ne s'appelle pas “Coup deVille” mais “Coupé de Ville” à la française, quelquefois transformé en “Coupe de Ville” -pas d'accent en anglais- et ça a été le nom d'un produit haut de gamme de Cadillac de 1949 à 1993, N.dT.)

RTJ : Je ne peux pas ne pas te poser quelques questions sur les REGULATORS :
comment es-tu arrivé à jouer avec eux ?

GARY : Ce fut une affaire d'ami d'ami. Un pote m'a raconté que le groupe, The Regulators, était un super groupe de rock sudiste qui cherchait un chanteur principal. Je me suis procuré le numéro de téléphone du bassiste (son nom est Randy Smith). Rand et moi avons parlé et épisode suivant dont j'ai connaissance, je me retrouve à enregistrer les parties vocales de cinq morceaux pour un CD du nom de “Real Deal”. Le bassiste de Ratt a enregistré tout ça et c'était vraiment bien. Super mecs et super groupe, mais juste ce n'était pas ce que je cherchais. Je voulais démarrer un groupe à partir de zéro. Les Regulators avaient déjà tout gravé dans le marbre – un super groupe et même connu, mais cela ne collait juste pas tout à fait pour moi.

RTJ : Tu as participé à Bar and Grill paru en 1998, peux-tu nous dire quel a été ton apport ?

GARY : Oui, aux morceaux enregistrés sur “Real Deal”, EP par The Regulators, ils ont aussi ajouté la liste des morceaux du CD, “Bar and Grill”. Je n'ai pas été complètement averti de tout ça jusqu'à après sa sortie, mais je suis content qu'ils l'aient fait et que ce soit un super CD.

RTJ : REGULATORS est un groupe vraiment important pour nous, car j’adore leur style de rock proche de Copperhead, Havana Black, etc… Qu’est-ce qui a fait que tu n’es pas resté avec eux ?

GARY : Comme je l'ai dit, c'était vraiment un super groupe avec de super mecs, mais juste ce n'était pas ce que je cherchais. Je voulais démarrer un groupe à partir de zéro. Les Regulators étaient déjà figés; leurs morceaux étaient déjà écrits et ils ne voulaient pas changer grand chose. Je voulais écrire un nouveau lot de morceaux pour un CD avec d'autres musiciens. Alors j'ai choisi de quitter le groupe. J'ai poursuivi jusqu'à ce qu'ils aient trouvé Ronnie.

RTJ : J’étais souvent en contact avec Ray Carver qui avait fondé un site Southbound Beat,
as-tu des nouvelles du groupe ?

GARY : Pour être honnête, pas vraiment. Ray Carver est une personne et un manager super qui connaît son affaire. Il était l'épine dorsale des Regulators. Super personne. Mais pas de nouvelle récente. Désolé.

RTJ : Evidemment ici en Europe, on t’a découvert avec ton groupe Alligator Stew, comment a-t-il été fondé ?

GARY : En fait, pendant ce temps, j'avais fait le boeuf avec Grouchy Rooster quand j'ai rencontré John Andrews et le bassiste Doug Richardson. Alors nous nous sommes mis ensemble, juste John, Doug et moi. Nous avons couché la musique sur un magnétophone 8-pistes dans la maison de John et ça sonnait vraiment bien. Nous avons trouvé un batteur qui cherchait à se caser dans un groupe de rock sudiste, et si on repense au contexte des 90’s à Los Angeles, Californie, ce n'était pas courant. Assez vite, nous avons commencé à donner des concerts dans le secteur de Los Angeles et San Diego, CA. Nous avons décidé d'enregistrer notre premier CD en temps qu'Alligator Stew et nous l'avons appelé “First Taste of“ en Europe. Sur ce disque, nous avons intégré un pianiste qui n'avait jamais entendu notre musique. Il s'est pointé et a enregistré tous les morceaux, incroyable, en une heure. Je pense qu'il y avait 12 ou 13 morceaux. Plus tard, j'ai demandé à ce mec, Chris Turbis (qui était avec The Regulators) de nous rejoindre. Il a enregistré “Monticello Live” avec nous.

RTJ : Récemment le groupe Diesel Dust, de Lyon, en première partie de Doc Holliday, a joué une de vos chansons Blood Money, peux-tu nous en dire plus sur ce morceau ?

GARY : C'est un de mes morceaux favoris de tous les temps d'Alligator Stew – et nous avons eu plusieurs morceaux populaires qui ont servi de bande son dans les épisodes des series HBO à succès, True Blood et Weeds. Il était sur le canal TV de video musicale en America du nom de GAC (Great American Country) et il est devenu ‘Buzz Clip of the Week’ (littéralement clip rumeur de la semaine, N.dT.). Cette vidéo a gagné les All Access Music awards pour la meilleure vidéo en 2004. Il a été produit par KC Amos de L.A. qui a fait un boulot de première classe qui déchire ! C'est juste un morceau incroyable qui colle toujours parfaitement au style avec un son d'aujourd'hui. “Blood Money” parle de ces avocats qui arrivent à tirer d'affaire des criminels coupables en échange de simples honoraires – ce que nous appelons ‘blood money’.

RTJ : Vous avez bénéficié d’une distribution en Europe chez Halycon Records, comment cela s’est-il réalisé ?

GARY : Ce fut très cool et intéressant. Par l'intermédiaire de CD Baby, j'ai rencontré un acheteur de Baerchenrecords.de, qui passait commande d'un gros paquet de CD's pour sa société de vente par correspondance. Il m'a raconté qu'il connaissait un mec avec une boîte de distribution appelée Halycon, et la chose suivante que j'ai sue par CDBaby.com, est que nous avions un accord de distribution en Europe. C'était pas cool? Travailler avec Halycon était un plaisir. Ces mecs me manquent. Je pense qu'ils ont fermé boutique. Ils avaient aussi Lizard.

RTJ : Comment s’est passé la fin du groupe ?

GARY : Mouais, je déteste avoir à le dire mais j'en ai été la cause. Mon papa, qui vivait en Indiana, est tombé très malade. Là où Alligator Stew s'était implanté, c'était à l'autre bout des USA, en Californie. Je suis retourné dans le Midwest pour être avec mon père et lui amener de l'aide. Mais je ne pouvais juste pas continuer les aller-retour de la Californie vers le Midwest, ça finissait par m'épuiser. Je suis toujours ici en Ohio à côté de mon papa.

RTJ : Venons en au but de cette interview, 2011 a vu la sortie enfin dirais-je !...... de votre album solo,
Middle Class Man, peux-tu nous raconter sa genèse et comment il a été enregistré ?

GARY : J'avais écrit quelques morceaux et fait le boeuf avec quelques chansons que j'avais juste toujours aimé. Je me suis produit à de nombreuses reprises dans I'Ohio et l'Indiana avec différents musiciens en jouant justement beaucoup de matériel original dans les shows. J'ai décidé que je voulais enregistrer un CD. J'avais quelques morceaux super et je pense que chaque artiste a besoin de faire un Cd solo – fais-le à ta façon et ne te préoccupe pas de ce quelqu'un d'autre désire. Mais ça va être bon parce que ton nom est dessus. Nous avons enregistré dans un endroit du nom de Refraze Recording Studio à Kettering, Ohio. C'est un super studio digital ou analogique. Nous l'avons enregistré sur une période de quatre semaines.

RTJ : Peux-tu nous présenter les membres de ton groupe ?

GARY : Oui, à la basse on a Steve Fletcher. Steve et moi bossons ensemble depuis environ six ans. Super mec et un vrai pro et ami. A la batterie on a Randy Trent. Je suis de temps à autre avec Randy depuis cinq ans. Randy est un batteur pro, le haut du panier. Randy est toujours très occupé et est aussi le chanteur principal d'un groupe appelé BOD. Randy a tout le temps trois groupes sur le feu. Gros bosseur. A la guitare solo on a John Goodwin de Santa Monica, Californie. Que pourrait-on dire de John Goodwin? Je le connais depuis toujours et il est un des plus grands guitaristes de rock sudiste dans le monde, d'après moi. Jamais rencontré quelqu'un comme lui. Je pense qu'il a 15 ou 20 CDs à son actif. Il a enregistré la guitare sur le premier CD hit de James Blunt.

RTJ : Peux-tu nous en dire plus sur ce que signifie le titre de ton disque Middle Class Man ?

GARY : C'est partout dans le monde, beaucoup d'entre nous bossons en nous bougeant le cul et généralement nous ne pouvons pas payer les factures ou à peine s'en sortir. Nous bossons dans des usines et des boulots à bas salaires, pendant que d'autres ont tellement d'argent qu'ils ne peuvent pas arriver à tout dépenser. Nous bossons pour eux. J'ai écrit ça pour ces gens qui bossent dur et sont la colonne vertébrale des USA et du monde.

RTJ : Si tu devais présenter ton disque, pour donner envie de l’écouter, que nous dirais-tu ?

GARY : Si vous aimez des chansons avec une histoire, des chansons qui sont sincères et viennent du coeur, si vous êtes un amateur de groupes comme Skynyrd ou ZZ Top, vous aimerez ce CD de buveur de bière et de rocker sudiste bluesy. Garanti pour filer un bon coup de manivelle dans votre autoradio stéréo sur le chemin du boulot tous les matins.

RTJ : Les titres « Know Ya to Hell », « Blood on the Highway » ou « Mississippi Girl » sont des titres rock bien dans le style southern rock, peux-tu nous en dire plus sur ces titres qui devraient plaire aux fans du style ?

GARY : ABSOLUMENT... OUI!!! Si un fan aime ces trois morceaux, qui sont de sacrés rocks sudistes, avec deux écoutes cette même personne aimera “Ash top Ashes”, qui est une chanson sur un motard hors-la-loi dans un club très rude à Los Angeles, Californie. Le motard est Tiny, sa petite amie est Chopper Girl, et Tiny a demandé à Chopper Girl l'incinérer si quelque chose lui arrivait. Il voulait que ses cendres soient distribuées à tous ses frères motards dans son club, qui étaient de part le monde. A un moment précis, ils ont tous lancé en l'air ses cendres. Ils l'ont vraiment fait. C'est la chanson d'une histoire véridique. “Southern Pride” est un super morceau de type Skynyrd. “Heaven Winds Blow” a une petite atmosphère de Marshall Tucker en même temps qu'une nouvelle touche de maintenant. Tout le monde aime la reprise du CCR (Creedence Clearwater Revival, N.dT.) “Bad Moon Rising”, qui est sur ce nouveau CD. Les rockers sudistes vont sincèrement aimer ce CD!

RTJ : Tu as produit toi-même ton disque sur ton propre label Gatorjaw, comment vois-tu l’avenir de ce style musical ?

GARY : Je pense que ça devient énorme dans le marché de la musique Country aux USA juste là maintenant. Des groupes comme Blackberry Smoke assurent sur le marché de la musique Country de Nashville, Tennessee. Je pense que le rock sudiste est en train de faire la même chose à la musique Country que le Grunge a fait à la musique Rock en 1992.

RTJ : Parmi les musiciens, je ne connaissais pas John Goodwin, peux-tu nous en dire plus sur lui ?
On est toujours impressionné en Europe du nombre de musiciens extraordinaires qui surgissent comme cela.

GARY : Je pense que John Goodwin est un des guitaristes les plus incroyables de part les USA et le monde entier. C'est ungénial inconnu. Il peut tout jouer sur le plan de la musique, j'entends par là qu'il est très versatile. Il vit à Santa Monica, Californie. J'ai travaillé avec John avant mon époque avec Asphalt Ballet et ensuite sur de nombreux enregistrements et boeufs. Les pistes du CD, “Middle Class Man”, nous les avons enregistrées pour tous les instruments, à l'exception de la guitare solo. C'est juste que je ne pouvais pas trouver sur place un gars qui collait exactement à ce que je voulais pour ce CD. Il y a beaucoup de guitaristes super ici, mais qui juste ne collaient pas au groove. J'ai eu une folle intuition et j'ai appelé John Goodwin et lui ai demandé s'il était intéressé. Ce dont je me souviens ensuite, c'est que j'ai envoyé à John les pistes enregistrées. Il m'a dit pas de souci. Je jure qu'en deux ou trois semaines, John avait écrit toutes les parties de guitare solo pour la totalité des 12 morceaux. Il s'est pointé à Dayton, Ohio pour mettre la touche finale au CD. Cela a pris environ trois jours. Il est INCROYABLE. Va voir John sur Facebook. Je pense qu'il a cinq ou six CDs de sortis. Il a joué avec le batteur de Megadeath et beaucoup de grands noms d'artistes. Va le voir. (Le seul problème, puisqu'il ne figure pas dans les amis de Gary (sic !), est d'arriver à faire le tri parmi des dizaines de John Goodwin ! N.dT.)

RTJ : Arrives-tu à tourner aux USA avec ton groupe ?

GARY : Nous travaillons sur une plus grande tournée des USA. C'est dur d'obtenir le soutien ou de profiter de l'ouverture de cette fenêtre vers le national. Nous sommes à la recherche de quelques shows à jouer à Nashville, Tennessee pour voir ce que nous pouvons faire, mais aimerions tourner aux USA et en Europe

RTJ : Avez-vous un projet pour venir tourner en Europe ?

GARY : Nous avons eu un tas de conversations sur le fait de venir en Europe pour deux ou trois semaines. Nous faisons des super ventes en Europe et je pense que les fans aimeraient notre show live. Alors en ce moment nous travaillons à cette venue en Europe.

RTJ : As-tu quelque chose à dire à tes fans ?

GARY : Oui, merci de lire mon interview et de prendre le temps d'arriver à me connaître. Merci d'écouter ma musique et de croire en moi. Ayez foi en vos propres rêves, aussi. Je bosse dès maintenant sur de la nouvelle musique. Je vous tiendrai au courant quand je sortirai un nouveau CD. Je vous aime tous!

RTJ : Question traditionnelle dans Road to Jacksonville, si tu devais finir ta vie sur une île déserte,
quels seraient les cinq disques que tu emmènerais avec toi ?

GARY :
1. First Taste Of / Alligator Stew
2. Middle Class Man / Gary Lee Jeffries
3. Asphalt Ballet, le premier CD
4. N'importe lequel des premiers CD de CCR, et
5. N'importe lequel des tout premiers Lynyrd Skynyrd avec Ronnie VanZant.

Merci de me consacrer de ton temps mon frère!!

Paix!

Gary Lee Jeffries

www.garyleejeffries.com

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